22 novembre 2005
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Je discutais juste hier avec un ami concernant le networking et ça m'a rappelé la théorie des "6 degrés de séparation". (sept poignées de main, ça fait six degrés de séparation)
D'abord, qu'est-ce que le networking (en français "maillage" ou "réseau") ? Il s'agit tout simplement de la collecte de contacts professionnels pouvant satisfaire des besoins réciproques. Si l'on prend l'étymologie du mot "networking", les choses deviennent plus claires. En effet, vous avez d'une part le mot "net" qui peut se traduire par "filet", et d'autre part le mot "work" qui se traduit par "travail" ou encore "oeuvrer". Le "network" serait donc une sorte de tissage de réseaux professionnels.
Soit, mais de quoi s'agit-il exactement ? Il s'agit tout simplement de favoriser les rencontres entre professionnels et surtout de se constituer un réseau de contacts permettant d'accroître sa clientèle par exemple. Le networking peut également être un moyen, pour un individu, de trouver un emploi correspondant véritablement à ses attentes. Cette pratique bien connue aux Etats-Unis n'est pas encore vraiment appliquée en France. Ce concept y est d'ailleurs pratiquement inconnu, et il est très difficle à faire comprendre.
Cette notion de rencontre correspond à la théorie des 6 degrés de séparation, du psychologue Stanley Milgram (1933 - 1994). En effet, ce dernier a démontré que grâce à une chaine de 7 personnes et 6 degrés de séparation il est possible de se mettre en relation avec n'importe qui en utilisant notre réseau de connaissance. C'est la fameuse formule de Milgram : "it's a small world".
Pour le prouver empiriquement, Stanley Milgram a sélectionné aléatoirement 300 habitants de la ville d'Omaha dans le Nebraska. Puis, il a demandé à chacun d'entres eux de faire parvenir un colis à un habitant de Boston. Ils ne connaissaient que le nom et le métier de la cible à contacter. Bien entendu, ils ne pouvaient utiliser que leur réseau de connaissances. ils ont donc tous sélectionné une première personne la plus proche possible de l'expéditeur puis lui ont transmis le colis. Cette personne a procédé de la même façon jusqu'à atteindre l'expéditeur.
En analysant les résultats, il s'est avéré que 60 colis arrivèrent à bon port et qu'en moyenne il y avait eu 6 intermédiaires à chaque fois. D'où la notion de 6 degrés de séparation.
Mais Milgram n'a pu démontré cette théorie en s'appuyant sur un test à plus grande échelle.
En 1998, une équipe du département de sociologie de l'université de Columbia (New York) a lancé le projet "Small world" pour démontrer cette théorie en utilisant les possibilités offertes par le réseau internet et par l'email.
(si vous voulez prendre part vous aussi au projet allez sur le site de l' université de Columbia
ou sur le site français qui expérimente le principe des 6 degrés de séparation).
Elle s'est appuyée sur 61 168 internautes issus de 168 pays, de différents âges, de différentes origines sociales, de différentes professions, qui n'avaient le droit qu'à un seul email pour contacter un inconnu.
En fait, sur 24 000 cibles, seulement 384 ont été atteintes, et c'est là, bien plus que dans la démonstration des 6 degrés de séparation, que les chercheurs ont trouvé leur intérêt, puisque cela illustre l'infinie variété dans la solidité de ces "connexions". (Voir ci-dessous la déperdition des mails*)
Il y a d'abord la motivation: ai-je intérêt à faire jouer mon réseau social pour que ce courriel se rende jusqu'à un inconnu ? Pourquoi engager son capital relationnel (son crédit, son image) en participant à cette expérience ?
Cette théorie montre que les individus ne mesurent généralement pas l'importance de leur réseau de connaissances. Ils ont une perception erronée de leur importance dans la société. Elle montre également l'efficacité du bouche-à-oreille et la rapidité avec laquelle une rumeur peut se propager.
Autrement dit, c'est la psychologie qui prend le pas sur un modèle jusque-là bêtement mathématique. En effet, si chaque membre du réseau ajoute 43 de ses relations ... au 6ème degré de séparation, on est à 43 puissance 6, c'est à dire 6 321 363 049 personnes. Génial on peut contacter toute la planète (théoriquement).
Les résultats ont confirmé la théorie de Milgram : il faut entre 5 et 7 intermédiaires pour joindre n'importe qui sur terre.
Le premier contact utilisé est, dans 67% des cas, un ami puis vient la famille (10%) et enfin les collègues de bureau (9%). De plus, l'origine de ce contact est, dans 25% des cas, le travail, puis vient l'université (22%) et la famille (19%). En majorité, les individus sollicitent donc des amis rencontrés sur le lieu de travail.
Des chercheurs ont modélisé le phénomène des six degrés de séparation en reliant des gens d'une manière inusité. Ainsi, en liant les gens d'un grand réseau de personnes, avec quelques liaisons aléatoires, les chercheurs se sont rendus compte que l'on arrivait plus rapidement à faire le tour du groupe en question. La représentation (voir ci-dessous) de leurs recherches illustre fort bien le phénomène du monde petit. C'est une manière de voir notre réseau social intime comme étant une avenue immensément riche en contacts divers, grâce à certaines personnes centrales, voire influentes.
Le monde est bien petit !
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- 100% de mails envoyés
- 50% de mails retransmis du 1er degré
- 25% de mails retransmis du 2ème degré
- 12% de mails retransmis du 3ème degré
- 6% de mails retransmis du 4ème degré
- 3% de mails retransmis du 5ème degré
- 1,5% de mails retransmis du 6ème degré)