La théorie de la force des liens faibles est connue depuis longtemps dans le domaine de la sociologie car c’est Mark Granovetter qui l’a énoncé dès 1973. Granovetter explique que « les individus avec qui on est faiblement lié ont plus de chances d’évoluer dans des cercles différents et ont donc accès à des informations différentes de celles que l’on reçoit ». Granovetter a effectué une vérification empirique de sa théorie à travers une enquête sur 300 cadres, techniciens et gestionnaires venant de changer d’emploi. Cette étude a permis d'aboutir à cette constatation apparemment paradoxale: ce ne sont pas leurs amis ou leurs proches qui leur ont été le plus utiles pour les aider à retrouver une situation. Ce sont au contraire des relations distantes, de simples "connaissances" (des personnes qu'elles voyaient de loin en loin, avec lesquelles elles entretenaient des "liens faibles"), qui leur ont fourni des contacts ou des informations décisives pour faire aboutir leur projet. Première constatation, ces salariés américains ont plus trouvé leur nouveau job via leurs relations personnelles que par n’importe quel autre moyen. Seconde constatation, ces relations efficaces sont plus souvent dans le camp des liens faibles que dans celui des liens forts… Pour provoquer, on pourrait donc dire: ne comptez pas sur vos amis pour trouver de nouvelles perspectives d'évolution personnelle ou professionnelle. Comptez sur leur amitié, sur le plaisir des moments partagés, et aidez-les, eux, à actualiser le regard qu'ils portent sur vous. Pour le reste, faites confiance aux liens faibles...