"C'EST IMPOSSIBLE !" "Inutile de continuer, on n'y arrivera pas!" "Moi je suis prêt à le faire mais les autres ne vont jamais vouloir suivre..." Chacun d'entre nous a entendu, un jour ou l'autre, ce genre de déclaration désabusée. Or le défaitisme constitue l'un des plus grands dangers qui puissent menacer une entreprise. Car il n'affecte pas seulement la productivité, il paralyse aussi la créativité. Les comportements négatifs peuvent être individuels ou collectifs.
Les dix symptômes à surveiller
Il existe, dans toute entreprise ou presque, au moins un collaborateur perpétuellement négatif. Cet homme est dangereux ! Il est donc indispensable de le repérer, de trouver l'origine de ses doutes et, si possible, de l'aider à les éliminer. Un collaborateur qui rassemble au moins trois des traits suivants peut être rangé dans cette catégorie.
1 - Il manque d'enthousiasme pour son travail.
2 - Les contacts que ces collègues entretiennent avec lui sont frustrants.
3 - Il dénonce sans cesse l'incohérence de l'entreprise, sa gestion, sa stratégie...
4 - Il rejette constamment la faute sur ses collègues ou sur les autres services.
5 - Il est convaincu que toute initiative "ne réussira pas mieux que les précédentes"
6 - Il est persuadé que ses propres efforts ne changeront pas grand-chose au résultat final.
7 - Il se demande pourquoi travailler dans une entreprise qui ne reconnaît pas son travail.
8 - Il reporte son propre manque d'amour sur l'entreprise.
9 - Il semble malheureux le lundi et se réjouit ouvertement de l'arrivée du vendredi.
10 - Il repousse au jour où il sera à la retraite toutes ses envies d'accomplissement personnel.
Les trois catégories de "malades" et comment les soigner
On comprend mieux le comportement d'un homme lorsqu'on sait ce qu'il craint et ce qu'il croit. Les gens les plus critiques ont souvent une mauvaise image d'eux-mêmes, les plus insignifiants ont besoin de faire du bruit, et les plus possessifs sont ceux qui craignent d'être dépossédés...
- L'insatisfait permanent : il se fixe des objectifs trop ambitieux, il est surmené. Poussé par son insatisfaction, il réussit souvent dans son travail.Il peut néanmoins être dangereux s'il extériorise son pessimisme auprès de ses collègues. La solution : l'encourager à changer de comportement en lui montrant les dangers.
- L'isolationniste défaitiste : ses critiques perpétuelles s'accompagnent de comportements autodestructeurs (excès de boisson, de tabac, etc.); il s'isole peu à peu des autres collaborateurs. Son vrai problème se situe hors de l'entreprise.
- Le critique par vocation : il parle toujours des autres (et souvent de lui-même) en termes dévalorisants ou agressifs, et prend en modèle un "ailleurs" inaccessible (un autre pays, une entreprise concurrente, le passé...). Seule solution : affaiblir ses thèses en lui montrant que son raisonnement est biaisé.
Comment vous devez vous comporter
- Appliquez-vous à ne pas vous laisser perturber : il existera toujours de tels personnages.
- Tous nos comportements jouent sur deux registres, les idées et les sentiments : avec lui, oubliez l'affectif...
- Evitez les polémiques stériles, raisonnez à long terme.
- Au cas où toutes ces stratégies échoueraient, interrogez-le directement : "Que devrais-je faire pour que vous cessiez de me critiquer?" "Que faut-il concrètement changer à votre travail pour que vous soyez heureux?" "Y-a-t-il une seule personne qui trouve grâce à vos yeux?".
Si rien ne bouge après quelques mois, ne vous épuisez pas à vouloir le transformer...
Erreur d'embauche Pour ne pas avoir à vous battre contre un individu atteint de négativisme chronique, évitez de le recruter... Il est souvent possible de le repérer dès l'entretien d'embauche. - Posez-lui des questions sur ce qui lui plaît ou lui déplaît dans la vie (et comparez le temps consacré aux deux chapitres). - Observez la manière dont il parle des emplois qu'il a quittés. Avait-il des raisons précises de partir (ou accuse-t-il des personnes, une ambiance...)? - Que fait-il de son temps libre? Trouve-t-il le temps de réaliser ses passions? - Soyez attentif à ses réponses autant qu'à ses silences, ses grimaces ou ses gestes. Les gens heureux sont souvent gentils, les aigris sourient peu... |