Il y a des livres de coaching de 500 pages, qui nous font piquer du nez dès que l'on s'y plonge... et il y a les petits dessins de Gabs. Sorte de "caméra café", version subtile, où la vidéo devient bande dessinée. Drôle, efficace, son coup de crayon recrée les contours de l'entreprise avec réalisme et décalage. Après les clients, les commerciaux, le management, c'est à "l'entretien individuel" que s'attaque le dessinateur. Cet éminent rendez-vous annuel, que l'on attend avec impatience... et crainte.
En quelques tracés nori et blanc, tout y est. Vous vous reconnaîtrez forcément dans l'un de ces petits personnages, aussi attachants que des collègues de bureau. Il y a celui qui débarque à l'entretien avec une bouteille de vin en étrenne, celui qui ne pense qu'à demander une augmentation. Celle qui préfère parler de son petit dernier, plutôt que de ses objectifs de rentabilité, ou encore celui qui va jouer au golf avec le boss juste avant son entretien.
Bref, le panel est plutôt réussi. Les patrons en prennet aussi pour leur grade : l'un ne vous reçoit que cinq minutes, l'autre, bien connu, continue à taper "un dossier important" pendant que vous lui parlez de vos soucis professionnels. Les dialogues sont courts, les dessins épurés. Mais on ressort de cette lecture ludique avec une certitude : voilà des choses à ne jamais faire lors du prochain entretien individuel. L'occasion aussi de retenir des expressions enlevées, à ressortir à la cantine, entre collègues : "L'entretien annuel, c'est "Bas les masques" pendant une heure, et "Perdu de vue" le reste de l'année."