Votre supérieur semble vous regarder de biais, et pourtant il ne vous a rien reproché: ne laissez pas la situation se détériorer, vous devez vous enquérir de ce qui n'irait pas. Comment faire?
Voici trois phrases clés que vous devrez avoir prononcées (dans l'esprit, pas littéralement). Pour provoquer la rencontre: "J'ai besoin de vous voir, je souhaiterais améliorer ce que j'apporte à votre service. Quand cela est-il possible?"
Il s'agit là de sortir d'une situation psychologique difficile. Pour cela, un effort d'affirmation de soi est nécessaire. On veut savoir ce qui anime l'autre, l'inviter à s'exprimer, mais avec une stratégie relationnelle. Ne l'agressez pas, choisissez le moment et le lieu adéquats pour l'accoster. Il faut éviter la cafétéria ou avant le départ en week-end. Il refuse le rendez-vous? Validez à nouveau vos impressions, peut-être vous êtes-vous trompé. Il n'est pas agressif mais seulement nerveux, stressé. Par ailleurs, analysez votre comportement : en quoi pourrait-il l'irriter? Enfin redemandez une rencontre. Si c'est suggéré sans peur ni agressivité, il ne peut vous le reprocher.
- Pour démarrer la rencontre: "Merci du temps que vous me consacrez. Voilà ce que je ressens, j'aimerais que vous m'aidiez à dépasser cette impression." Vous exprimez vos impressions, comment vous avez le sentiment d'être négligé, de susciter du mécontentement, etc. S'il a eu la bonne intuition, votre interlocuteur se livrera à son tour, décrira son problème et esquissera une solution. Elle vous satisfait complètement? La discussion peut s'achever. La tension est retombée, une rencontre à eu lieu. Sinon engagez une négociation, vous lâchez quelque chose? Demandez par exemple une compensation. Vous devez en tout cas absolument expliquer ce qui vous empêcherait, en termes éthiques, matériels, etc., d'agir. Montrez bien enfin ce que vous pouvez apporter, qui répondrait aux attentes exprimées - ou devinées - de votre hiérarchie.
- Pour conclure la rencontre: "Je crois avoir compris vos attentes. Je vais m'engager dans telle(s) direction(s). Est-ce que cela correspond à ce que vous souhaitez?" Cette reformulation, suivie d'une question scelle l'accord. Faute d'un acquiescement, recommencez le processus mais pas tout de suite. Un nouveau rendez-vous est recommandé. "Je pense qu'il est mieux que nous nous revoyions. Que diriez-vous de la semaine prochaine?" Si en revanche votre supérieur valide votre reformulation, vous pouvez être content. Proposez une rencontre dans trois mois pour faire un point sur les progès enregistrés. Un bon accord voit deux gagnants se séparer. Si un seul est gagnant, le conflit reprendra. Il n'est pas sain qu'un des deux soit écrasé. Enfin, qu'une poche d'insatisfaction demeure, et vous pouvez faire appel à un tiers. A condition que votre supérieur, qui dispose de l'autorité, accepte...