9 avril 2006
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Il n'y a en France ni "culture stratégique" ni enseignement de la stratégie. C'est une lacune sur le plan international.
Il y a, dans la mystérieuse alchimie d'où naissent les "stratégies" - en langage moderne les "décideurs"-, des principes généraux, susceptibles d'être transmis et enseignés : animé de cette certitude, le journaliste Luc Jacob-Duvernet s'est demandé dans quelle mesure cet enseignement, ou cette transmission, se faisait en France. En d'autres termes, existe-t-il dans notre pays ce qu'il appelle une "culture stratégique" ? La question est de la plus haute importance, selon l'auteur, car elle implique les comportements de l'élite du pays, et par conséquent sa réputation et son efficacité dans la concurrence internationale.
Les personnes interrogées ont eu aussi à expliquer le rôel joué par la formation qu'elles avaient reçues, par les acquis (expérience, travail) qui s'y sont ajoutés, et le rôle de la chance, dont Sun Zi ne parle guère, et où il faut voir non pas un "don du ciel", mais plutôt "un trait de caractère".
Les vertus du startège
De cette foule d'observations et de souvenirs personnels, où les Mémoires de Louis XIV et de Richelieu, les "Commentaires" de César, les Pensées de Chamfort, le Télémaque de Fénelon, parmi d'autres classiques, sont appelés à la rescousse, se dégage donc un tableau riche et bigarré du pouvoir et des moyens d'y parvenir, où le réalisme et l'idéalisme se mêlent et s'opposent inextricablement.
Les principales qualités que le stratège, selon Luc Jacob-Duvernet, "devrait acquérir ou posséder", sont donc trop peu répandues : la "parole", c'est à dire la clarté d'expression, qui s'oppose au jargon administratif, la "psychologie", faculté de se mettre à la place des autres, la "responsabilité", capacité d'assumer ses actes" (l'auteur cite en exemple le drame du sang contaminé), le "courage", celui de dire non.