10 janvier 2006
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Autrefois, on quantifiait la nourriture au poids. Puis la diététique s'intéressa à son apport énergétique exprimé en calories, indication beaucoup plus fine. Aujourd'hui, le travail se mesure et se paie encore au temps passé. Même si tout un chacun - les cadres en particulier, mais aussi les professions liées aux nouvelles technologies - a déjà renoncé, dans sa tête du moins, à cette fiction. Mais alors, que paie-t-on ? "Personne ne veut se poser cette question, car ceux qui devraient le faire se remettraient eux-mêmes en cause", explique Yves Lasfargue, grand spécialiste de l'impact des nouvelles technologies sur le travail. A défaut d'avoir la réponse, il pose une autre mesure, celle de la charge de travail ressentie - au niveau physique, mental et affectif - baptisée "ergostressie" et dont l'unité de base serait l'ergorie. Elle rend possible la comparaison des charges de travail de différents individus. Pas aussi scientifique que la valeur énergitique des glucides ? Certes, mais, de même que l'évaluation des classifications professionnelles résulte de rapports sociaux, l'ergostressie pourrait faire l'objet d'évaluation négociées. Après tout, la mesure est d'abord un langage.